Tuesday 19 March 2019

Ce p'tit grain de folie



Il nous arrive d’avoir droit à cette petite étincelle de folie dans la vie, tout juste ce qu'il faut pour ne pas basculer dans la torpeur et la morosité. S’accrocher à son grain de folie vaut toujours mieux que de s’agripper a un rêve qui risque de basculer dans l’illusion sans crier gare. Notre vie en est enrichie, nous qui sommes si souvent les témoins de scènes obscènes, les spectateurs las de vieilles comédies insipides, ce public confronté aux ballets incessants de la médiocrité et de la  démence .

Cette douce folie  revêt  toute son importance dans ce monde où la violence des actes accompagne celle des mots. Les manifestants cèdent désormais leurs places aux émeutiers sur les Champs Elysées, un homme abat plusieurs personnes dans une mosquée en Nouvelle Zélande, le racisme explose dans tous les recoins des Etats Unis et l’Amérique latine est gangrénée par des guerres de gangs et par la corruption. Voilà le monde tel qu’il nous est jeté à la figure quotidiennement, ce monde qui se meurt lentement.

On évolue et on s’adapte dans ce chaos, pris au piège dans notre propre malaise, nos mots ne transportant plus grand-chose comme message. Mais être homme n’est-il pas  être responsable ?
C’est ce que prônait Saint Exupéry, cet homme immense qui racontait justement le monde avec une féroce élégance et une criante vérité. Etre responsable, c'est aussi être responsable envers ses apartés, c'est assumer toutes ces phrases interdites que l'on se murmure à soi-même.

Mon histoire est celle de beaucoup d'autres. Faire de mon de grain de folie une épice qui fouette le sang et secoue les sens, cette parcelle incandescente qui réveille mon esprit endormi et me procure un nouveau visage, ce sentier qui guide mes pas vers un inconnu rassurant et m'autorise le temps d'un rire fougueux à devenir cette autre personne que j'espérais secrètement rencontrer un jour, ainsi ai-je décidé de mon cheminement dans cette courte vie. 




Thursday 7 March 2019

Chachi Farida

Elle s’en est allée un vendredi d’été, jour de prières pour les musulmans, 1er jour du mois de Mars.
Elle s’en est allée tranquillement comme un léger frémissement, avec une dernière pensée pour les autres. Je garde d’elle cette image d’une personne douce et intelligente de qui émanait un calme aussi placide que le grand large.

Iqbal m’a confié que sa mère vit en Waheeda et lui. Il ne me l’aurait pas dit que je l’aurais compris telle une évidence.

Je regarde tous les jours cette maison juste à côté de la mienne, séparée par un mur. De ce mince décor me reviennent en tete bien des images. Il me semble que petit à petit je finirai par faire non seulement le deuil des personnes de mon entourage mais aussi celui de mes souvenirs.

Si pendant longtemps je me suis senti riche de mes relations, je me sens aujourd’hui défaillir sentimentalement. Les amis, les parents, les voisins, les connaissances nous enlèvent peu à peu leur présence rassurante et à leurs disparitions se mêlent chagrin et solitude.

Tuesday 5 March 2019

The Vanity Fair

The polemic surrounding the kanwars has hit a notch higher this year. In all honesty, it would have taken a blind person not to see this coming. So, to Grand Bassin I went and desperately tried to connect to the spirituality of the place but it was to no avail as the noise around really bothered me, it was such a hindrance to those who wanted some peace and tranquility to perform a simple prayer. Things are 'evolving' they say but shouldn't it be in a positive direction?

At times the whole celebration took allures of a mega show, a gigantic vanity fair where people choose to forget about the very essence of the festival and decide to trade their devotion for a display of ego instead. The kanwars have become yet bigger and uglier this year, a real pain for those trying to reach their workplace on time.  There is no thoughtfulness, no consideration for the well being of others, something which, in my humble opinion, should be the starting point of kindness.

Also, I always naively thought that the representation of the divine should be in the shape of beauty and refinement. Gods looking like monsters and unidentified divinities...seriously, guys? It is as if the divinities had become objects of ridicule and mockery. I am trying to guess the intent behind. Was it sheer lack of creativity, bad taste or a failed attempt to artistic expression? no idea...

When I was a kid, I watched a movie called Jai Santoshi Maa which aired on TV (every thursday,  the 'speakerine' with the musical voice sitting next to a flower arrangement would introduce the hindi movie of the evening as 'votre long metrage en hindoustani'). I later learned through my erudite brother that Santoshi Mata was a not 'real' goddess, she just rose through fame in the 70s via word of mouth and eventually made it to the hindu pantheon without even appearing in any hindu scriptures. She is venered in hindu temples in north india although she has no real powers. I think she is the goddess of affection or something of that sort. Back to my walk in the middle of kanwars, I was almost expecting to stumble upon a representation of Santoshi Maa. That definitely would have been the highlight of the festival for me. After all, I did see a crocodile and a helicopter (in case one urgently needs to be transported to the heavens I suppose).

Maha Shivratree 2019 is over and it left a bitter sweet taste in me. The tradition is being perpetuated but the many digressions that are being allowed to take over the essence of such a beautiful festival are misleading. The great night of Shiva, the night of supreme consciousness, the night when the jiva (man) can become Shiva (pure consciousness) is sadly turning into a masquerade.





Douze petites minutes

Quatre rues séparent ma maison de C hez Ram où trois pains maison chauds chauds  m'attendent tous les matins. Cinq minutes à pieds pour ...