Wednesday 3 June 2020

Dark Star-Spangled Banner

Nous voilà en Juin.

Aux Etats-(dés)Unis, un homme au regard calme et glacial a enlevé la vie d'un autre homme devant des passants munis de caméras. Cet acte sommetoute banal pour ce policier vient comme pour signifier que certaines vies ont moins d'importance que d'autres et qu'il fallait bien que quelqu'un se charge du sale boulot de le foutre aux yeux au monde.

George Floyd en sortant de chez lui le matin aurait-il pu imaginer qu'il allait pousser son dernier souffle dans des conditions aussi atroces? Le coeur de cet homme s'est arrêté, sa vie lui a été enlevée tout simplement parce que quelqu'un d'autre, portant un uniforme le rendant légitime, en avait soudain décidé ainsi.

De tels actes, il y en a des multitudes au quotidien dans le monde, peut-être même pire, alors pourquoi celui-ci en particulier nous touche-t-il autant? Parce qu'en être témoin nous interpelle soudain? Parce qu'on semble tout à coup prendre conscience de quelle barbarie l'homme est capable? Parce qu'on se dit que cela aurait bien pu être nous? Parce qu'on réalise que pour 'quelques individus' certaines vies sont effectivement moins valables que d'autres? Parce que ces mêmes 'quelques individus' sont, en réalité, bien plus nombreux qu'on n'oserait le penser? Parce que tout est relatif et qu'à bien des égards, nous sommes nous mêmes trop souvent victimes de préjugés et de discriminations?

Ou tout simplement parce qu'on se rend finalement compte que George Floyd...c'est nous.

Faisons nous aujourd'hui le deuil d'un homme ou le deuil de notre regard sur le monde? C'est dans un bruit noir que le chaos s'est installé en Amérique et c'est dans un silence blanc qu'il prendra fin. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours de même tant que le pouvoir et l'amertume seront à portée de coeur.


Douze petites minutes

Quatre rues séparent ma maison de C hez Ram où trois pains maison chauds chauds  m'attendent tous les matins. Cinq minutes à pieds pour ...