Friday 25 August 2017

Nostalgie

Chacha Nund s'en est allé hier. Il nous a quitté à cinq heures du matin, à la même heure que mon père il y a huit ans... Avec lui se referme un chapitre de notre vie dans le quartier. Les deux amis d'école ne sont plus. Ils s'étaient connus vers 1954-1955.

Un passage avait été laissé ouvert intentionnellement dans la haie de bambous qui séparait nos deux maisons afin que l'on puisse se cotôyer plus facilement. Mes souvenirs de la petite enfance me ramènent inlassablement vers ces diners que l'on faisait dans le jardin et le va-et-vient incessant entre nos deux demeures.Entendre ces sonorités au goût d'eternité dans ma tête me rend triste et heureux à la fois.L'amitié à portée de coeur n'a pas de prix et ne connait pas la solitude.

Les grands dimunes m'ont laissé leur histoire et j'aime me la raconter en voiture seul, le matin.C'est mon moment privilégié à moi. Je revois les éclats de rires d'hier et j'entrevois les valeurs de demain que je transmettrai à Sid. D'ici vingt ans, au volant de sa voiture, certaines pensées lui seront comme un langage familier et le soleil, le vrai, n'ornera pas le ciel car il sera collé au coin de ses lèvres.

La vie ne restitue rien, elle ne fait que passer en nous observant et nous ne faisons que respirer sa légèreté et parfois son étrangeté jusqu'à ce que ne subsiste plus qu'un simple sentiment...la nostalgie. 

Ce soir je revendique le droit à la mélancolie, pas celle qui écrase sous le poids de l'émotion, mais celle qui  libère et qui affranchi des peines.


2 comments:

  1. Paix a son âme, encore aine grand dimoune fine aller.

    Nos souvenirs sont nos biens les plus précieux. Son essence reste a mon sens le seul élément qui peut apaiser notre soif, de bonheur, de tristesse, de mélancolie afin de nous permettre a nouveau de rêver, d'espérer et d 'agir...

    ReplyDelete
    Replies
    1. Le coeur ignore le prix du lien d'amitié lorsque cette amitié est heureuse - Abu Shakour (poète persan, xe siècle)

      Delete

Douze petites minutes

Quatre rues séparent ma maison de C hez Ram où trois pains maison chauds chauds  m'attendent tous les matins: cinq minutes à pieds pour ...